dimanche 12 octobre 2014

La grande Tétée rencontres et réflexions

Une matinée riche en rencontres.
Ce matin tandis que mon junior tout blotti contre moi tète son petit dèj., la pluie tente de me convaincre de ne pas aller à cette réunion trés féminine.
Faire  une photo de femmes qui allaitent, en groupe, en plus ! Quel intérêt ? Et si cela se passe dehors, sous la pluie ?
Ayet !  me dit mon loulou déconnecté du téton. L'air ravi et repu.
Oui, tu as raison "ayet" , nous y allons.
Toilettage, habillage, départ.
Je trouve la salle tout de suite. Facile la maison est bleue en bord de route .
Le ciel, lui, ne l'est pas : il pleut très dense.
Une maison bleue accrochée à la colline. comme dans la chanson. Sauf que celle là a un tout petit parking, ce sera donc frisottis pour la photo.
La salle est immense, un gymnase, quelques tapis sur le sol, quelques enfants sur les tapis.
Quelques femmes au sourire accueillant. L'ambiance est tout de suite simple et chaleureuse.
Je me mêle au groupe, habituée à être la plus âgée. Mon petit bonhomme s'installe dans cette immensité pour se poser devant un dessin et un livre.
C'est le seul élément masculin qui marche...arrive un autre garçon verticale, lui aussi, cool !


Je rencontre l'adjointe au maire de la ville de Rennes déléguée à la santé. Un parcours très intéressant, en ce qui concernent les femmes. De nombreux troncs communs dans nos valeurs. J'apprécie de ne pas être seule sur ce chemin. Et même plus je ssuis soulagée de constater qu'il y a différents apports d'énergie, différent chemin, méthodes et toujours une seule motivation !

Cette idée qui me revient, souvent : oui, les femmes revendiquent leur liberté de maternité depuis des décennies. Et les conditions d'accouchement sont de plus en plus pitoyables. Où cela bloque t-il ?

Puis je discute avec les mamans et la puéricultrice qui présente le  "don du lait".
C'est elle qui pose sur l'affiche avec son bébé et son sein. Son visage est doux, ses yeux pétillants. Son message est tempéré par son professionnalisme qui rend ses propos doucement percutants, car remplis d'empathie.
Sachez qu'à Rennes vous pouvez donner votre lait jusqu'à un an d'allaitement, après ce n'est que pour votre petit. C'est sur que passé cet âge , il consomme beaucoup et le lait n'a plus le même attrait pour des prématurés.

Les confidences se font de plus en plus vraies. Du simple, "pour moi tout s'est bien passé. Mon mari était là", nous passons par :
  • je ne voulais pas rester sur la table, ils ne m'ont pas laissé le choix,
  • mon mari s'est senti brimé,
  • ils ont tiré sur la tête de la petite sans m'informer,. Quand je me suis rendue compte des dégâts, j'ai souffert de ce que je croyais être mon incompétence.
  • la sage femme m'a laisser entre les mains d'un autre juste pour l'expulsion,
  • Elle m'a dit de faire un effort pour pousser efficace et non comme une pieuvre molle, 
  • Je ne sentais pas mes contractions, je ne faisait qu'obéir, poussez, arrêtez, poussez..

Puis, les confidences reposant sur la véracité sans aucun jugement, la douleur s'exprime, s'entend :

  • Je me suis sentie niée en tant que mère,
  • La sage femme m'a humiliée en mettant mon fils qui hurlait sur mon sein, je voulais la virer, cette image m'a beaucoup marquée,
  • L'équipe m'a fait la morale parce que j'ai houspillé sévèrement mon compagnon. C'était pire. Je voulais être seule et je me retrouvais entourée de médisances.
  • J'ai accouché à la maison la dernière fois, je suis enfin devenue mère. En vivant chaque instant de mon accouchement tout s'est bien passé. Je regrette de n'avoir pu le faire pour les premiers. C'est dur!
  • Je n'ai pas osé évoqué ma peine d'avoir été seulement spectatrice de la naissance de MON fils. Les gens sont persuadés que la péridurale c'est le sommet du confort. C'est tellement faux. Cela fait de nous des machines à accoucher.
  • Je me sentais triste, mais comme ma fille allait bien qu'elle était belle, mon entourage me disait, ne te plaint pas, tout va bien maintenant: ben, non, je souffre et je ne sais pas pourquoi.
  • Je me rend compte maintenant que mon mari ne trouvait pas sa place, il a enduré des heures ce malaise et quand je l'ai envoyé paitre, il l'a très mal vécu...
Effectivement, la place du mari est importante. Ce qui ne veut pas dire sa présence, nuance très importante qui fut également le sujet d'échanges enrichissants. Le père trouve seul sa place auprès de sa femme qui accouche parce qu'il est le seul à pouvoir pénétrer cette bulle qui entoure la naissance. Sauf à certains moments où effectivement la femme l'enverra bouler. Il appréciera ce moment pour aller se ressourcer, dépassé par l'évènement, mais toujours présent de corps et d'esprit.
Connaissez vous le déroulement psychologique d'un accouchement ? Les phases d'intériorisation, de puissances, de douleurs, de plénitudes ? Informé de ses phases le papa vivra beaucoup mieux ces mises à l'écart et vous aussi.

Merci à toutes pour ces échanges. Les questions pratiques reviennent souvent:
- Il est difficile de trouver un moyen d'accoucher à domicile en Bretagne.
- Il n' y a pas de groupe pour s'exprimer. Effectivement les femmes, ce jour là, reconnaissent que la présence d'une autre femme une amie de grossesse pour partager ou simplement être là sera très très appréciable. Pas une mère, une sœur ou une professionnelle juste une femme. Les doulas sont une réponse évidente.

Je vous raconterai en détails sur plusieurs messages le déroulement psychologico-hormonal de l'accouchement. Car déjà cela manque cruellement .

La meilleur mère c'est vous , votre enfant le sait !

Je repars sous la pluie avec ce sentiment étrange d'un long chemin et de bonheurs à venir. Mon fils tout contre moi, me parle et me pose un bisou sur la bouche, la sienne toute humide. Sans mot, il est le plus fort.

Je cherche un lieu d'accueil sur Rennes ou Chevaigné où chaque femme pourra s'exprimer.






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